mardi 19 mars 2013

Quelle est la place des Melrose ?


Hier j'ai lu un livre, ça s'appelle "Le goût de la mère" (983ème de la liste)



Tous les étés, la famille anglaise Melrose, composée du père Patrick, de la mère Mary et des deux fils Robert et Thomas, se rendent en France dans la maison familiale de la grand-mère en pleine phase de décrépitude. Chaque août entre 2000 et 2003, un membre de la famille prend la parole pour nous donner son point de vue sur les relations plus tendues que détendues de la tribu. Il s'agit ni plus ni moins que du linge sale, même pas lavée en famille.

J'ai rarement été aussi catégorique sur l'appréciation d'une famille entière : c'est simple, je les déteste tous. Le père est sans doute le pire, la personnification même de l’égoïsme : rancune envers sa mère qui le déshérite de la maison de vacances française au profit d'une fondation chamanique (bon, effectivement, il y a de quoi faire la gueule), jalousie envers ses fils qui semblent le priver de la chaleur sexuelle de sa femme et des réponses toutes faites à ses problèmes dans l'alcoolisme et l'adultère. A la limite, il a tout pour faire le méchant donc il n'y a rien d'étonnant à le trouver exécrable mais les enfants ne sont pas plus attendrissants.

Il faut dire que j'ai toujours beaucoup de mal lorsqu'un roman se met à la première personne d'un enfant, je ressens toujours un certain malaise soit parce que les sentiments qu'on leur prête sont d'une étrange complexité et souvent assez cyniques soit parce que leur langage ne m'apparaît jamais comme réaliste. Peut être suis-je jalouse parce que mon fils de 3 ans n'arrive même pas à dire "soif" correctement.

Thomas espérait que ses parents vivraient très longtemps. Ils voulaient qu'ils deviennent immortels. C'était un mot qu'il avait appris dans La Mythologie grecque pour les enfants.

Ce Thomas de 3 ans ne peut pas avoir appris le mot immortel alors que mon fils de 3 ans en est encore à me répéter 5 fois le mot soif avant que je le comprenne. Quant au fils de 5 ans, c'est limite s'il emploie des mots dont je connais la signification. N'admettant pas la crétinerie de ma propre famille, je préfère me figurer que les parties consacrées aux enfant sont un grand n'importe quoi.

Si je déteste cette famille, c'est aussi parce que je déteste ce genre du sujet de roman, celui qui implique que les personnes vivant à vos côtés ont des pensées abjectes. Non que je sois naïve au point de ne pas y croire mais je préfère ne pas penser que lorsque je discute du programme télé avec mon mari, il soit dans le même temps en train de se dire "Mais qu'est-ce qu'elle me saoule et en plus, il est vraiment moche avec son pantalon". Voilà, je ne veux pas le savoir, je ne veux pas que cela me soit suggéré, ni même que ça m'effleure.

Heureusement la lecture fut un peu soulagée par les remarques très humour britannique qui ponctuent le livre. On y trouve notamment de belles perles consacrées à l'éducation des enfants ce qui donne, à certains moments des allures de blog de maman.

Sais tu ce que ma mère m'a dit l'autre jour ? Qu'un enfant né dans un pays développé consomme deux cent quarante fois les ressources consommées par un enfant né au Bangladesh. Si nous nous étions imposés d'avoir deux cent trente neuf enfants du Bangladesh, elle nous aurait accueillis plus chaleureusement, mais cet occidental gargantuesque, qui va occuper des hectares de décharge publique avec des couches jetables, et bientôt réclamer un ordinateur assez puissant pour lancer un vol habitué sur Mars tout en jouant au jeu de morpion avec un copain virtuel de Dubrovnik, ne recueillera sans doute pas son approbation.

lundi 18 mars 2013

Un silence feutré


J'avais déjà évoqué la difficulté de partager des activités avec ses enfants mais j'y reviens car il y a eu, depuis, du changement.

Je sais bien que je fais preuve de mauvaise volonté quand je me mets dans la peau (sur les os) de Draculaura Monster High et que je déclare "Oh ! J'ai encore pris un os, je vais pas rentrer dans ma jupe XXXXXXXXS ! Laisse-moi bouder dans mon cercueil jusqu'à ce que mort s'en suive .... ah mince ... je suis déjà morte" ou quand j'essaie de convaincre mes enfants qu'un immeuble  HLM en kapla rivalise d'audace par rapport à une tour Eiffel ringarde. 

Convenons tout de même qu'il est bien difficile de trouver une activité pour petits et grands qui ne soit pas accompagnée des vases communicants dépression-amusement : quand l'enfant s'amuse, l'adulte déprime et inversement. J'essaie souvent de faire l'effort mais mon esprit de sacrifice se sacrifie lui-même au bout d'un quart d'heure.

Pour ceux qui partagent ce sentiment de frustration ludique, je tenais à les rassurer en leur expliquant que tout n'est pas perdu et que j'ai moi-même réussi à trouver une activité à partager sans contrainte, ni envie d'aller boire cul sec le Dosmestos. 

Il y a quelques jours de cela, j'ai offert un album de coloriage à ma fille dans le but de lui faire oublier qu'un grand de CE2 l'avait bousculé pendant la récréation. Un album qui coûte tout de même 12,90 € soit 84,62 francs. Evidemment ça me coûterait moins cher de lui apprendre à répliquer et de rendre la pareille aux grands de CE2 mais on ne refait pas une éducation à la BOBO pour quelques bobos.

Bref, j'hésitais devant le rayon des coloriages entre les princesses avec couronnes et les princesses sans couronnes quand je suis tombée sur cet album destiné aux grands comme moi qui, sous prétexte de voir le mot thérapie écrit quelque part, pensent qu'ils ont forcément quelque chose à soigner.


Depuis les mercredis après-midi, quand le plus jeune s'endort, la maison plonge dans un silence feutré, uniquement brisé par des questions à peine murmurées "Tu crois que je dois colorier cette partie en bleu ou en rose ?" ou "Passe-moi le vert s'il te plait". J'aime cette complicité tranquille pendant laquelle la pire chose qui puisse arriver est un dépassement de ligne. 

Je crois que cet amour du coloriage me vient de mon enfance même si parfois elle avait l'air d'une séance de torture avec mon grand-père artiste peintre qui me soutenait mordicus qu'on ne coloriait pas les gens en rose parce que la peau n'avait pas cette couleur. Il m'installait aussi devant des toiles immenses pour peindre le ciel au couteau : de grands espaces vides à remplir de bleu parce que c'était des paysages flamands tellement plats que les 3/4 de la toile n'était que du vide azur. Sur mes tableaux, il faisait toujours beau dans le Nord, je n'avais pas encore l'art de peindre des nuages.


Malgré cette exigence, je reste fascinée par le coloriage. Une activité qui me réconcilie avec le manuel.

Je me suis tellement prise au jeu qu'il m'arrive de lui piquer quand elle s'endort parce qu'il faut absolument que je finisse ma fleur commencée. 


Vivement qu'on puisse commencer ensemble les puzzles à 3000 pièces.

vendredi 15 mars 2013

La cosmétique de l'esprit


Tu vois, c'est beau. On dirait un titre d'Amélie Nothomb.

Il y a deux semaines, j'ai reçu mon dernier cadeau de Noël. Le délai de livraison n'était pas prévu mais finalement, j'ai trouvé que le concept mériterait d'être étendu. Si au lieu de recevoir mes 12 cadeaux le soir de Noël, on me délivrait mes colis au compte-goutte, un chaque mois, ce serait un peu Noël toute l'année. Et ça s'appellerait la Christmas Box.

Son retard est explicable car ce cadeau vient directement de Bombay alors le temps de laisser passer toutes les vaches sacrées, forcément ça prend du temps. C'est aussi parce qu'il vient de Bombay qu'il est un peu spécial, il s'agit d'un coffret de cosmétiques ayurvédiques.

Normalement c'est à ce moment-là que vous demandez ce que signifie cosmétique ayurvédique.

Normalement ...

Du moins faudrait, sinon je peux pas continuer à écrire.

Merci (j'ai attendu)

Alors l'Ayurvéda est une médecine traditionnelle indienne. Les principes sont assez compliqués mais j'ai surtout retenu qu'il y avait une sorte de communication très importante entre le corps et l'esprit, un attachement réciproque entre la beauté intérieure et la beauté extérieure. J'avoue, je suis sceptique : si c'était vrai, l'horrible Ophélie de 4ème B n'aurait pas eu autant de succès. Si seulement les gens mauvais pouvaient avoir un physique mauvais, au moins on saurait tout de suite à qui on a affaire. Malheureusement dans la vraie vie Soeur Emmanuelle n'avait pas la plastique d'Emmanuelle, ce qui est bien dommage parce qu'à la place du Botox Amélioré on aurait pu avoir la Bonne Action (sans compter que ça coûte quand  même moins cher).



Pour la cosmétique ayurvédique, il s'agit de soigner son physique avec les mêmes ingrédients que ceux de la médecine ayurvédique soit essentiellement des plantes qui vont venir rééquilibrer notre peau, cheveux, visage. Des plantes naturelles .... des vraies plantes ... sans trucs chimiques pour rassurer la pauvre fille moderne connectée que je suis. Oui, j'avais la trouille parce que naturellement je ne suis pas attirée vers le naturel qui comporte tout de même les orties et les moustiques, deux trucs naturels qui ne me veulent pas franchement du bien.

Niveau expérience, ça équivalait à me plonger tête la première dans le Gange. Ou dans la fange. Et je me demandais si mon dermato serait assez érudit pour trouver le remède si jamais je ne réagissais pas bien au lavanya couplé au nirmal-navaa en cas de mauvaise appréciation de dosha. J'aurais pu d'abord tester sur mon chat, comme tout bon scientifique, malheureusement on n'a pas les mêmes problèmes de peau.
J'ai fini par gravir cette montagne esthétique en utilisant un masque pour le visage composé d'acore (une plante aquatique), de réglisse et de lhodra (une herbe "divine selon l'Ayurveda). La marque de mes produits ayurvédiques précise que toutes les plantes utilisées viennent de cultures biologiques ou ont été ramassées à l'état sauvage par des communautés tribales indiennes. Et là, tout de suite, je me dis que ce n'est peut être pas très bon pour mon karma que des hommes et des femmes marchent des journées entières et courbent l'échine pour ramasser des plantes sauvages à l'autre bout du monde, tout ça pour mes points noirs.

Oui mais ça marche alors que dois-je faire ? Garder mes points noirs de karma ou ceux de mon visage ?

jeudi 14 mars 2013

Perdu dans la forêt de Sherwood


J'ai enfin pu récupérer ma fille et donc reprendre nos séances de cinéma-canapé. On a fêté dignement ce retour au bercail avec un film en couleurs et parlant ce qui l'a soulagée. Mon choix s'est porté cette semaine sur Les aventures de Robin des bois, non pas celui de Kevin Costner, non pas celui de Russell Crowe, mais celui d'Erol Flynn en 1938.


Robin des bois n'est pas qu'un renard

- Maman, on va regarder un dessin animé ?
- Non, c'est le film Robin des bois, pas le dessin animé
- Tu veux dire qu'ils ont filmé des animaux ?

Difficile de passer après le dessin animé, et ce d'autant plus que le film de Walt Disney est à mon avis un spectacle bien plus réjouissant que le film Les aventures de Robin des bois de 1938Le dessin animé rend mieux compte du combat d'un seul homme, ou plus exactement d'un seul renard, contre l'injustice. Pour un enfant de 6 ans (presque 7 maintenant), le film est un peu trop complexe car il met en avant un détail non choisi dans le Walt Disney : l'oppression des normands sur les saxons. En effet, le prince Jean ne condamne pas à la misère toute l'Angleterre mais seulement le peuple saxon dont fait partie Robin des bois. Il ne s'agit que d'une version parmi les nombreuses données à ce héros mais elle semble avoir eu un écho particulier alors que le monde allait entrer dans cette seconde guerre mondiale.

Un film de cape et d'épée, mais surtout de cape en fait
Difficile également pour les enfants de réaliser que ce film est représentatif d'une époque, non pas du Moyen-âge mais de l'âge d'or hollywoodien. Pour nous, vieux de la vieille, il y a une certaine jubilation à découvrir les décors mais surtout les costumes. Lady Marianne nous offre un véritable défilé qui a du permettre a plus d'une costumière de s'offrir la maison de ses rêves (du moins, dans nos rêves, je suppose que la réalité est moins rose). A cette époque, on ne s’embarrassait moins des réalités historiques que de mettre en valeur les actrices à l'aide de précieuses étoffes, ce qui pour le coup marche bien sur les petites filles.

"Elle est belle Lady Marianne !" 

Honnêtement, je crois être passée à côté du film. Même si ma fille a apprécié, j'ai du mal à comprendre sa place dans la liste des films à voir avant 14 ans. D'ailleurs, en parlant de cette liste comme fil conducteur, j'ai décidé de lui rajouter une autre source d'inspiration que j'ai découverte sur le site "Les enfants de cinéma" car la première liste contient des films qui sont pour le moment hors de portée d'un enfant de 7 ans comme Au revoir les enfants ou La nuit du chasseur.

Je ne suis pas pour traumatiser les enfants, en tout cas pas les miens.

mardi 12 mars 2013

La météo de la civilisation


Hier j'ai lu un livre, ça s'appelle "Cartographie des nuages" de David Mitchell (975ème de la liste)


Accrochez-vous.
C'est l'histoire d'une croyance ancestrale qui parle d'un film qui parle d'un livre qui parle d'un échange épistolaire qui parle d'un journal de bord.
De très loin dans le passé à très loin dans le futur, dans l'ordre croissant puis dans l'ordre décroissant. A moins que ce ne soit le contraire.
Et puis il y a cette tache de naissance commune.

Je n'ai pas la science de Laurent Romejko mais quelque chose me dit que de tracer la carte des nuages, ça se résume à naviguer dans un épais brouillard, surtout quand les nuages représentent des êtres humains. 

De sombres nuages au-dessus de nos têtes
Cartographie des nuages raconte six histoires, fragilement reliés, avec une thématique commune : le combat des plus faibles contre les plus forts, des opprimés contre les oppresseurs, des déshérités contre les nantis. Comment lutter seul contre un ordre établi  ?

Pourquoi lutter contre le "naturel" (ô perfide mot) ordre des choses ? Pourquoi ? En voici la raison : un beau jour, un monde totalement voué à la prédation brûlera de lui-même. Et j'ajoute que le Diable procédera du moindre au majeur, jusqu'à ce que le majeur devienne moindre. À l'échelle d'un individu, l'égoïsme enlaidit l'âme ; à l'échelle humaine, l'égoïsme signifie l'extinction.

Mais si l'on peut sauver son âme en luttant à titre individuel contre l'injustice, agissons-nous vraiment sur la marche inexorable du progrès et de la civilisation ? 

De laborieux progrès obtenus sur plusieurs générations menaceront à tout instant de disparaître sous la plume d'un président myope ou l'épée d'un général vaniteux.

Dans ce cas, à quoi cela sert-il ? Pourquoi risquer sa vie pour un combat perdu d'avance ? Cartographie des nuages nous donne un semblant de réponse (et l'on s'y accroche pour éviter le pessimisme total) en nous promettant que nos actes individuels de rébellion peuvent influencer d'autres actes individuels de rébellion par la suite. Que nous pouvons à défaut de sauver le monde, devenir des exemples pour des générations futures, et ainsi ne jamais baisser les bras même si le combat est truqué.

Les bravoures d'aujourd'hui sont les espoirs de demain. 

Je ne peux m'empêcher de rapprocher cela de l'homme chinois contre les chars de la place Tian'amen. Qu'espérait-il ? A t-il changé quelque chose ? Pourquoi faire quand cela est dangereux et revient au même que de ne rien faire ? Parce qu'il est devenu une référence, un symbole, un modèle qui entraîne et façonne les autres.

Certains reprochent à Mitchell une morale simpliste, je serais plus nuancée. On peut effectivement y voir une apologie des révoltés mais l'Histoire à travers les histoires prouvent qu'ils ne peuvent inverser le cours des choses.

Un seul nuage dans le ciel ne changera pas la météo.

lundi 11 mars 2013

6 ans de lecture et 6 livres pour enfant


J'en suis à ma sixième année de lecture d'histoire du soir soit environ 2190 histoires racontées soit environ 365 heures de ma vie. 365 heures de ma vie passées à me demander si Boubou va retrouver son doudou, si Ernestine échappera au mariage forcé avec Marcel le terrible, pourquoi les chiens remuent la queue quand ils sont contents et comment Pénélope va remplir son (foutu) sac de plage.

Lire un livre pour enfant est un sacerdoce. Il ne s'agit pas uniquement de lecture mais de vivre une histoire, en y ajoutant les voix (et toi ? Tu fais comment la tortue ?), les gestes (bouh !) et les tons mélodramatiques, surtout quand le petit chien s'approche trop près du poney Caramel. Parmi les 365 heures, beaucoup peuvent être comparées à des heures en salle d'attente d'un médecin du travail qui n'aurait gardé que ses Point de vue Images du Monde de 2004 (Comment ? Ronald Reagan est mort ??). En plus c'est dangereux car il y a des livres pour enfant qui t'agressent physiquement : on citera par exemple les livres sonores qui font passer les hygiaphones pour du Dolby Surround mais il y a aussi, moins connus, les livres tellement pailletés qu'il suffit de se frotter les yeux pour être raccord avec une soirée discothèque spéciale années 80.

Et puis un soir, la fée Clochette, ou Carabosse, à moins que ce ne soit Marraine la bonne fée, tapote du bout de sa baguette magique pour transformer ce supplice en moment de grâce. Parce qu'ils existent des livres pour enfant qui enchantent petits et grands, des livres dont on ne se lassera pas de les lire.  J'en ai malheureusement rencontré très peu même si, au fond de moi, je sais qu'ils sont bien plus nombreux que les sirènes à écaille d'argent.

Après 6 ans de lectures et 2190 histoires, je voulais vous donner mes lectures favorites, celles qui ont eu les faveurs de mes enfants et les félicitations de ma personne. Je les ai classés par âge disons de 1 à 6 ans. Pour moi ces livres sont des indispensables parce que l'enthousiasme des enfants est resté intact au fil des lectures et que de mon côté j'ai toujours pris plaisir à les lire.


Le livre des bruits de Soledad Bravi
Comme vous avez pu le comprendre, les livres sonores ne font pas grand bruit chez moi sauf Le livre des bruits parce qu'il est silencieux. Après quelques lectures, votre enfant va vite vous remplacer et il connaîtra le bruit du klaxon, de la porte, de la punaise, des épinards et de l'escargot. Le livre des bruits est intéressant parce qu'il ne se limite pas aux facilités et il fait entrer doucement votre enfant dans le domaine du langage. Avec lui, il comprendra que toute chose se dit et se fait entendre.

Un livre d'Hervé Tullet
Ce livre est un iPad en carton et, tant qu'à faire, si on veut éviter une dépendance trop précoce à cet objet de malheur, mieux vaut donner à son enfant Un livre. Un livre interactif sans l'être, dont le véritable processeur est le cerveau de votre enfant. Vous pouvez l'achetez les yeux fermés mais ouvrez-les bien grands quand votre enfant suivra l'histoire : Magique !

De la petite taupe qui voulait savoir qui lui avait fait sur la tête par Werner Holwarth et Wolf Erlbruch
C'est une référence qui épargne très peu d'entre nous. Et là il y a deux écoles : soit vous achetez un imagier des animaux de la ferme soit vous achetez la petite taupe. Moi je conseille la seconde évidemment parce que le caca est une valeur sûre chez les enfants et savoir reconnaître des animaux de la ferme à partir de leurs excréments  c'est la porte assurée vers une grande carrière de biologiste (bon, je m'avance peut être)

Le popotin de l'hipopo de Marc Boutavant et Didier Lévy
Après le caca, y'a le derrière. Ce livre sur le popotin interroge l'enfant sur les différences physiques et fait évidemment l'apologie de la tolérance. Si le sujet est un thème récurrent du livre jeunesse, Le popotin de l'hipopo se fait remarquer grâce à ses subtilités de langage "devant le derrière" ou encore "Et l'on entend des mots qui, eux, sont de véritables gros mots". Encore un livre qui prouve que la question importante de la littérature n'est pas quoi ? mais comment ?

Le tigre en bois de Marie Colmont et Pierre Belves
J'ai acheté pas mal d'albums du père Castor ces dernières années parce que le format convenait bien avec les histoires du soir. Le tigre en bois est un album de 1961 ce qui rend ces illustrations particulièrement savoureuses, et j'aime beaucoup la couleur de sa couverture ce qui peut le transformer par la suite en objet décoratif. Mais l'histoire est également touchante avec une vraie question sous-jacente : l'herbe est-elle plus verte ailleurs ?

L'arbre généreux de Shel Silverstein
Emprunté au hasard à la bibliothèque, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre avec ce livre. En le lisant et en le découvrant en même temps que ma fille, j'ai pris une vraie claque. Un conte philosophique pour enfants avec des thèmes universels sur l'amitié, le cycle de la vie, l’égoïsme, la reconnaissance, le sacrifice, bref une véritable leçon de vie à méditer de 6 à 90 ans. Prévoyez un mouchoir pour la fin.

Si jamais vous connaissez un site web, un blog, une institution, un magazine (que sais-je) qui donne de bonnes références passées et présentes de littérature jeunesse, donnez-les moi en commentaires parce que je n'ai jamais réussi à trouver de vraies bonnes sources. Merci !